Meriam, maman

Meriam, jeune maman

Je suis l'heureuse maman de deux enfants de 2.5 ans et 1 an. Deux enfants rapprochés, pleins de vitalité, et de besoins. C'était déjà sport, mais le Covid-19 est arrivé et a perturbé notre quotidien. On s'est retrouvés coincés à la maison, avec papa qui fait du télétravail, et le défi de gérer seuls cette équipe du lever au coucher, et rebelote. Les enfants sont très demandeurs, et c'est devenu extrêmement compliqué de trouver du temps pour soi. Les semaines ont passé, la fatigue s'est accumulée. Puis ramadan a fait son entrée. J'étais pleine d'espoir de vivre ce mois béni intensément, surtout en sachant que le prochain ramadan je travaillerai à 100%, c'était donc ma chance (comme si s'occuper de deux tout petits c'était pas déjà un travail à 100% (je sais que les jeunes parents qui me lisent rigolent ;)) ). Je ne jeûnais pas mais j'avais prévu de lire tout le coran (en arabe) durant le mois. J'avais un programme réparti sur 20 jours. Pour l'atteindre, il me fallait 1h30 de lecture par jour. Ce n'est rien 1h30 sur 24h... Mais pour de jeunes parents c'est énorme! Après deux jours où j'ai consacré la moindre de mes minutes de libre au coran, j'ai vite réalisé que cet objectif était absolument inatteignable, je n'avais pas 1h30 de calme dans ma journée. Et le moral est descendu. Ramadan ça n'était pas pour moi... Comment le vivre sans jeûner et sans pouvoir lire le coran comme je le voulais?

Puis, j'ai eu l'occasion d'écouter un merveilleux cours qui a illuminé le reste de mon mois, j'y ai appris les enseignements suivants:
- M'occuper de mes enfants peut être un acte d'adoration qui me rapproche de Dieu au même titre que d'autres actes d'adoration comme le coran ou les prières surérogatoires! Les actes d'adoration sont multiples. Il suffit de renouveler l'intention lorsqu'on cuisine, qu'on chante avec les enfants, qu'on danse ou qu'on discute, qu'on lave le linge ou qu'on panosse. Le moindre acte du quotidien peut être une adoration et a sa valeur auprès de Dieu.
- Personne, pas même le Prophète (sbsl) n'entre au paradis grâce à ses actes, on y entre que par la miséricorde de Dieu. Il faut donc garder l'espérance en Dieu, peu importe nos actes. Je fais de mon mieux et je garde espoir en Dieu: il faut lâcher prise! Une image magnifique du cours: "
ce n'est pas le fait de cultiver notre jardin qui va faire tomber la pluie, mais lorsqu'il pleut, seuls les jardins qui ont été semés et labourés pourront voir pousser des fleurs." J'ai donc appris que je devais accomplir les actes de dévotion, mais tout en ne comptant pas sur eux, je devais apprendre à espérer sans compter.


J'ai donc passé une seconde moitié de ramadan bien plus sereine, en apprenant à revisiter ma spiritualité, qui se situait ainsi moins dans les actes d'adoration de type coran/tarawih dont j'avais l'habitude étant plus jeune, mais dans une réflexion profonde sur mes intentions quant à mes actions du quotidien, et sur mon lien intime avec Dieu.